Jeanne Vicerial
Née en 1991, vit et travaille à Pantin
Les sculptures épidermiques de Jeanne Vicerial se veulent armures anatomiques faites pour protéger et défendre mais paradoxalement sont extrêmement fragiles car faites de fils. Dérivant directement des règnes animal et végétal, si la mue évoque la transformation, l’état intermédiaire et le renouvellement entre la larve et l’imago, elle indique le passage d’abord de chenille en chrysalide par la « nymphose », puis par la « mue imaginale » ou « émergence » en papillon, mais également elle traduit la dépouille qui en résulte. Avec ses organes vestimentaires, Jeanne Vicerial traite du corps humain et non humain en mutation et s’intéresse à sa disparition annoncée.
« Il s’agit pour moi d’une sorte d’espèce en voie de développement alliant le monde végétal et animal, vivant ou fossile. Les Armors peuvent avoir des formes adultes et embryonnaires. C’est un peuple en constante mutation face à leur environnement physique, psychologique et culturel. Face à la nature qui se modifie ou s’artificialise, les Armors se modifient aussi. Je m’intéresse plus largement à la disparition des corps et leurs apparitions au cycle global des métamorphoses qui sont actuellement modifiées par l’activité industrielle humaine ». Jeanne Vicerial
Bouclier Greffe n°4, 2022, Cordes, fils, fils en dégradé, tricotissage (technique déposée) – travail à la main |Ropes, threads, tricotissage 197 × 35 x 3 cm — 77 4/7 x 13 4/5 x 11/6 in. (Courtesy of the artist and TEMPLON, Paris – Brussels – New York)
EXPO Solastalgie(s)
Ses œuvres présentées
Catula, Présence
2022, Cordes, fils, fils en dégradé – travail à la main | Ropes, threads, gradient threads – handmade, 263 × 90 × 70 cm — 103 4/7 × 35 3/7 × 27 4/7 in. (Courtesy of the artist and TEMPLON, Paris – Brussels – New York)
Mue n°1
2022 Cordes, fils, estampes de roses en cuivre et laiton – travail à la main | Ropes, threads, brass and copper engraving of roses – handmade, 195 × 60 × 40 cm — 76 3/4 × 23 5/8 × 15 3/4 in. (Courtesy of the artist and TEMPLON, Paris – Brussels – New York)
Née en 1991, Jeanne Vicerial, vit et travaille à Pantin. Après des études de costumière puis un Master en Design vêtement à l’École des Arts Décoratifs de Paris en 2015, elle s’engage dans un travail de recherche qui prend la forme d’une thèse de doctorat SACRe (Sciences, Arts, Création, Recherche) soutenue en 2019. Elle approfondit sa recherche par la mise au point, grâce à un partenariat avec le département de mécatronique des MINES ParisTech, d’un procédé robotique breveté permettant de produire des vêtements sur-mesure et sans chute. Parallèlement, elle s’engage dans une démarche artistique qui la pousse à fonder, après un passage chez Hussein Chalayan, le studio de recherche et de création Clinique vestimentaire. Au-delà de ses créations personnelles, elle initie rapidement de nombreuses collaborations avec des artistes d’horizons divers : photographes, sculpteurs, performeurs, chorégraphes, musiciens, parfumeurs… Pensionnaire à l’Académie de France à Rome – Villa Médicis en 2019-2020, ses créations ont notamment été exposées au Palais de Tokyo à Paris (2018) à Rome (Villa Médicis et Palais Farnèse, 2020), à la Collection Lambert en Avignon (2021) et ont récemment intégré la collection du Cnap (Centre national des arts plastiques). Elle est représentée par la Galerie Daniel Templon à Paris, Bruxelles et New-York.