Jisoo Yoo

Née en Corée du Sud en 1990, vit et travaille à Pantin

Les dessins de paysages et de plantes de Jisoo Yoo se laissent percevoir comme une allégorie, permettant d’exprimer un sentiment d’inquiétude et d’étrangeté́ tout en reflétant ses angoisses profondes derrière une apparence de calme et d’apaisement. Ces motifs végétaux, paisibles à première vue, cachent de nombreuses images qui nous font douter de ce que nous voyons. L’apparente beauté́ et la sérénité́ de façade sont toujours sous-tendues par une réalité́ absurde, inquiétante, dérangeante et grouillante. Ils invitent à la rêverie où l’illusion côtoie la réalité́. La plupart de ses œuvres se nourrissent de la contradiction entre “dire” et “se taire”, entre le fait d’apparaitre et de disparaitre. Sont présentées dans l’exposition également deux vidéos ma maison en l’air et ma chambre ressemble au mensonge. La maison ou la chambre ne sont pas seulement une architecture ou un espace de vie, ils sont aussi les symboles des limites éprouvées à l’échelle du quotidien. Ce sont des espaces qui reflètent l’identité́ individuelle ou sociale, l’espace psychologique et plus encore. La maison illustre les contours d’un individu, forgés par son quotidien. Lorsque nous appréhendons l’ordinaire comme allant de soi, cela indique que nous avons oublié́ que ce qui oriente notre vision de tous les jours est une construction, au même titre que n’importe quelle autre facette de notre société́.

« Je suis très intéressée par les phénomènes par lesquels toutes les frontières (personnelles, nationales, psychologiques) surgissent, se renforcent, évoluent, parfois disparaissent selon nos croyances et nos perspectives. Ce qui m’intéresse vraiment, c’est questionner la nature de ces frontières et observer l’évolution de nos perspectives et de nos positions à chaque instant. À travers mon travail, je voudrais rappeler la fragilité́ de nos croyances et de ce que nous craignons de voir disparaître. Je souhaiterais également remettre en question nos certitudes, participer à réajuster notre pensée du monde en l’envisageant davantage comme quelque chose qui n’est ni naturelle, ni nécessaire, ni fixe. » Jisoo Yoo.

Métamorphose #3 (Narcissus), 2017, Stylo à bille sur papier, 52 x 107 cm
Nous remercions la société BIC pour le prêt de cette œuvre

EXPO Solastalgie(s)

Ses œuvres présentées

Cache-cache #3

2021, gravure, 15 x 20 cm

Métamorphose #2

2015, Stylo à bille sur papier, 110 x 100 cm

Cache-cache #4

2021, gravure, 15 x 20 cm

Ma chambre ressemble au mensonge

2020, installation  avec une chambre gonflable

Ma maison en l’air

2019, performance avec une maison volant

Ma maison en l’air

2019, performance avec une maison volant

Née en 1990 en Corée du Sud, Jisoo Yoo, vit et travaille à Pantin. Diplômée de l’École Nationale Supérieure d’Arts de Paris-Cergy en 2018, du Fresnoy, StudioNational des Arts Contemporains en 2023. Elle crée par des mises en scène faisant écho au monde de l’enfance parfois peuplées de monstres, une échappée poétique, politique et critique, loin des assignations identitaires normatives de nos sociétés contemporaines. Elle s’intéresse à toutes les barrières – en tant que notions et formes – héritées ou érigées par nos idées reçues. En tant que femme, homosexuelle, migrante, artiste, être humain, elle a été confrontée à de nombreuses frontières religieuses, sociales, politiques et psychologiques, et cela de façon quotidienne. Son travail a été présenté dans de nombreux lieux à Paris comme en région, tels que le Centquatre, La Villette, le Palais de l’Institut de France, le Musée d’art et d’Histoire de Saint-Denis, Les Abattoirs (Toulouse), Les Magasins généraux (Pantin), la Cité internationale des Arts, Les Grandes Serres (Pantin). Elle a été lauréate du programme Création en Cours piloté par les Ateliers Médicis avec le soutien du Ministère de la Culture en 2019 et de la bourse FoRTE (Fonds Régional pour les Talents Émergents) piloté par la région Île- de-France en 2020, et du prix du jury 2022 de la 18e biennale d’Art contemporain. Lauréate du prix Bic (2017) et nominée pour les prix Pierre David-Weill (2018 et 2021), Icart (2019) ainsi qu’au Talents Contemporains de la Fondation François Schneider (2020) et du prix du jury 2022 de la 18e biennale d’Art contemporain de Champigny.

Jisoo Yoo

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